La France serait boudée par les réfugiés. Selon l'agence de statistiques de l'Union européenne, Eurostat, le pays a reçu seulem...
La France serait boudée par les réfugiés. Selon l'agence de statistiques de l'Union européenne, Eurostat, le pays a reçu seulement 14 000 demandes d'asile au second trimestre 2015, contre 80 000 pour l'Allemagne et plus de 30 000 pour la Hongrie. Pour des raisons économiques notamment, les migrants préfèrent d’autres pays de l’UE. L'Hexagone s'attend donc à recevoir autant de demandes en 2015 qu'en 2014.
François Hollande a annoncé le 7 septembre dernier vouloir accueillir 24 000 réfugiés en deux ans. Envoyés en Allemagne, les agents de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) ont pourtant eu beaucoup de mal à convaincre les migrants de les suivre jusqu’en France. Des pays comme l’Angleterre ou l’Allemagne, où il est plus facile d’obtenir l’asile, ont davantage leur faveur. En cause notamment, la barrière de la langue et l’accueil qui leur est réservé par ces Etats.
« La France n’a pas une tradition d’accueil aussi importante que l’Allemagne en matière de réfugiés, souligne Catherine Withol de Wendhel, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l’immigration. Beaucoup de pays européens ont un toit beaucoup plus généreux qu’en France, comme le Royaume-Uni et l’Allemagne où tout le monde est logé, avec parfois la possibilité de travailler », poursuit l’experte.
« C’est mieux d’aller en Allemagne »
La France n’est pas leur premier choix pour des raisons économiques également. L’Allemagne ou l’Angleterre sont plus attractives à leurs yeux. Le taux de chômage y est moins élevé et en Grande Bretagne, le travail au noir est davantage toléré. « Tout le monde dit que pour l’argent, c’est mieux d’aller en Allemagne », confie ainsi un réfugié afghan, interrogé par RFI dans le camp de Bella Flora à Feldkirchen, dans la région autrichienne du Burgenland.
« En France, les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler alors qu’au bout de quelques de mois de procédure, de nombreux pays européens leur donnent droit au travail, précise la spécialiste de l’immigration. C’est aussi un aspect qui peut les attirer. »
Pour atteindre le pays de leur choix, les migrants passent par les Balkans, la Grèce ou l’Italie. « La France n’est pas sur le chemin de ceux qui traversent l’Europe pour aller dans le pays qu’ils ont choisi », ajoute Catherine Withol de Wendhel. C’est, selon elle, la dernière raison qui explique le manque d’attractivité de la France pour ses réfugiés.
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