«Il n’y a pas de robinet dans mon quartier. M’interdire de me baigner dans la rivière ou dans le lac Tanganyika, ce n’est pas correct !» ...
«Il n’y a pas de robinet dans mon quartier. M’interdire de me baigner dans la rivière ou dans le lac Tanganyika, ce n’est pas correct !» proteste Mathilde Kisungi en dénonçant les dernières mesures des autorités pour lutter contre une épidémie de choléra.
A Kalemie, chef-lieu du district du Tanganyika, dans le sud-est reculé de la République démocratique du Congo, «le nombre de malades augmente de jour en jour», et l’épidémie a déjà fait 72 morts dans la région depuis le 11 août, déplore le Dr Adalbert Ngandwe Manda, médecin chef du district.
A Kalemie, chef-lieu du district du Tanganyika, dans le sud-est reculé de la République démocratique du Congo, «le nombre de malades augmente de jour en jour», et l’épidémie a déjà fait 72 morts dans la région depuis le 11 août, déplore le Dr Adalbert Ngandwe Manda, médecin chef du district.
Le choléra tue plus au Tanganyika que l’épidémie d’Ebola qui a fait officiellement 43 morts depuis son apparition à peu près au même moment dans une région enclavée du nord-ouest du pays.
«Le lac Tanganyika est un réservoir» pour la bactérie à l’origine du choléra, explique le Dr Ngandwe. «Chaque année à Kalemie», le vent fait «remonter à la surface les planctons» colonisés par le bacille vers août-septembre.
Maladie très virulente, le choléra se manifeste par des diarrhées aiguës et une déshydratation grave dans 20% des cas selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Facile à soigner avec des sels de réhydratation orale ou des perfusions quand elle est prise à temps, la maladie peut entraîner la mort en quelques heures chez les sujets les plus faibles, notamment les enfants.
Pour éviter au maximum sa propagation, les autorités locales ont interdit les baignades, vaisselles et lessives dans le lac et dans la rivière Lukuga, qui s’écoule du lac. En vain.
Sur les bords de la rivière, elles sont des dizaines de ménagères, comme Mme Kisungi, à laver leur linge et la vaisselle familiale.
«Moi-même j’ai très peur du choléra ; l’an dernier, j’ai perdu un enfant qui en est mort», dit Esther Mujinga, mais «l’eau ne coule pas tous les jours au robinet. Où allons-nous faire la vaisselle ? où allons-nous lessiver ? où allons-nous nous laver ?»
A quelque distance du point d’eau, des hommes nus se savonnent avant de plonger dans les eaux du lac. Plus loin, l’endroit est réservé à la baignade des femmes.
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