Plus de 100 personnes ont été tuées jeudi 20 novembre dans les villages de Masulukwede, Tepiomba et Vemba, à une trentaine de kilomètres ...
Plus de 100 personnes ont été tuées jeudi 20 novembre dans les villages de Masulukwede, Tepiomba et Vemba, à une trentaine de kilomètres de Beni, dans le nord-est de la République démocratique du Congo.
Les auteurs de ces attaques n’ont pas encore été formellement identifiés. Si les soupçons portent essentiellement sur les rebelles ougandais ADF-Nalu, certains évoquent aussi des complicités locales.
Ces attaques sont les dernières d’une longue série dans la province du Nord-Kivu. Depuis un mois et demi, plus de 200 personnes – en comptant les victimes de ce dernier massacre – ont été tuées dans la zone. Jeudi, les villageois ont été assassinés avec des machettes, des haches et des armes à feu.
“Les assaillants portaient l’uniforme de l’armée congolaise, les habitants ne se sont pas méfiés”
Fiston Mahamba Larousse est bloggeur et journaliste pour une radio locale de Béni. Le lendemain du massacre, l’un de ses collègues s’est rendu à Masulukwede, où il a rencontré un rescapé.
« Un rescapé, que l’un de mes collègues a rencontré, a raconté que les assaillants étaient arrivés en début d’après-midi à Masulukwede. Ils étaient vêtus d’uniformes des FARDC [Forces armées de la RDC, NDLR], donc les habitants ont pensé qu’il s’agissait de militaires congolais en patrouille et ne se sont pas méfiés. Ils parlaient le swahili, la langue locale, avec un accent kinyarwanda, mais ça n’a pas étonné les villageois car il y a certaines unités rwandophones dans les rangs des FARDC [le kinyarwanda, la langue nationale du Rwanda, est également parlé au sud de l’Ouganda et à l’est de la RD Congo. C’est aussi l’une des principales langues parlées par les rebelles ougandais ADF-Nalu, NDLR]
Ensuite, ils ont commencé à arrêter les villageois et à leur demander leurs cartes d’identité. Ils les ont rassemblés chez le chef du village, puis ont commencé à les ligoter. C’est à ce moment-là que le rescapé s’est échappé, comprenant que ces individus n’étaient pas des militaires de l’armée régulière. Il s’est caché dans la forêt, d’où il a assisté au massacre, impuissant. Il n’a pas osé aller chercher de l’aide car il était paralysé par la peur. Il est sorti de sa cachette le soir, après le départ des assaillants. »
Selon plusieurs témoignages, des faits similaires se sont déroulés dans les autres villages. D’autres civils ont également été massacrés en fin d’après-midi, alors qu’ils rentraient des champs et se dirigeaient vers Mavivi ou qu’ils revenaient du marché de la ville. Avant de repartir, les assaillants ont emporté des chèvres, des poules, du cacao et des tronçonneuses.
Depuis ces attaques, les militaires congolais ratissent la zone, avec le soutien de la Monusco, la mission de l’ONU présente en RDC, afin de trouver les assaillants. Jusqu’à présent, l’armée a interdit aux villageois de retourner dans leurs villages ou dans leurs champs.
Lire la suite sur france24.com
COMMENTS